Introduction

Les puéricultrices peuvent exercer en tant que formatrices permanentes ou en tant que formatrices « occasionnelles » dans différentes situations de formation initiale et continue en centre de formation ou encore participer à la formation des stagiaires en milieu professionnel.

Le métier de formateur permanent, réglementé et seulement accessible sous certaines conditions liées au type de structure dans lequel il est mis en œuvre. La fonction de formateur occasionnel n’est pas réglementée sauf lorsqu’il s’agit d’interventions entrant dans le cadre des conventions avec l’université.

La dernière fonction, souvent nommée « formateur terrain », bien que considérée aujourd’hui par tous les didacticiens professionnels comme clé de l’apprentissage, n’est pas réglementée ce qui la rend accessible à tout professionnel.

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1 - La puéricultrice formatrice occasionnelle

Toutes les puéricultrices peuvent se trouver en situation de formateur occasionnel du fait de leur expérience dans un des secteurs d’activité ou d’une expertise développée secondairement. La décision de se proposer pour intervenir auprès d’étudiants en centre de formation est prise d’une part pour témoigner de la spécificité de l’exercice mais aussi pour partager une réflexion sur le métier. C’est souvent à la suite d’une réflexion approfondie sur ses propres pratiques et celles de son institution que la puéricultrice estime qu’elle a matière à apporter à de futurs professionnels.

Elle fait une offre à un centre de formation ou est sollicitée par un formateur permanent qui lui indique alors de manière précise ses attentes par rapport au dispositif de formation. La puéricultrice construit son intervention en accord avec ses attentes mais peut aussi être force de proposition autant sur le fond que sur la forme.

La participation à de la formation est autorisée pour tous les professionnels, y compris ceux de la fonction publique puisqu’elle fait partie des exceptions ouvrant droit à rémunération complémentaire. Par contre, l’établissement d’origine n’est pas obligé d’accorder du temps sur le temps de travail pour cela. Le texte de référence est le Décret n° 2011-82 du 20 janvier 2011 modifiant le décret n° 2007-658 du 2 mai 2007 relatif au cumul d’activités des fonctionnaires, des agents non titulaires de droit public et des ouvriers des établissements industriels de l’Etat.

2 - La puéricultrice « formatrice terrain »

Le « formateur terrain » n’est pas forcément celui qui montre le travail au quotidien. C’est plutôt celui qui va faire en sorte que l’expérimentation du travail réel se transforme en pré-compétences intériorisées qui, mobilisées dans des contextes différents, évolueront vers des compétences professionnelles.

Les théories actuelles le nomment souvent « tuteur ». Le tuteur accompagne le stagiaire dans son apprentissage depuis le bilan initial qui permet de construire un parcours de stage négocié et individualisé jusqu’à l’évaluation terminale qui fait le point sur les acquisitions faites, celles à renforcer ou à compléter.  Il anime des bilans intermédiaires de manière à formaliser le changement accompli et ajuster la suite de l’apprentissage.

C’est en principe lui qui organise le stage en confiant le stagiaire à différents professionnels (nommés dans ce cas professionnels de proximité) avec qui il analyse la progression du stagiaire.

Il contribue au projet de service en ce qui concerne l’accompagnement des stagiaires. Sa participation consiste particulièrement dans l’identification des situations les plus représentatives du métier et des parcours des patients.

 

3 - Le métier de formateur permanent

 

La puéricultrice est autorisée à exercer dans des structures de formation publiques ou privées préparant à différents métiers. Pour quelques-uns, un diplôme supplémentaire est nécessaire, pour d’autres non. La réglementation en vigueur sur ce sujet est l’arrêté du 31 juillet 2009, article 10 (BO santé 2009-7, page 384 et suivantes) pour les instituts de formation.

Différentes formations auxquelles une puéricultrice peut contribuer

  • Bac professionnel « service à la personne »

  • Auxiliaire de puériculture

  • Aide-soignante
  • Infirmière
  • Puéricultrice
  • Cadre de santé
  • Formation continue pour toutes ces professions

Les diplômes nécessaires

  • Pour les trois premières formations, seul le diplôme d’infirmier est exigé ; il s’avère tout à fait souhaitable que les AP soient formées par des puéricultrices

  • Pour toutes les autres, la réglementation sus-mentionnée exige un diplôme de cadre de santé ou équivalent et recommande d’avoir en outre une formation de niveau II (= master) en pédagogie.

Les mêmes qualifications sont exigées que l’école relève d’une institution publique ou privée. Seule l’éducation nationale ne reconnaît pas les diplômes du ministère de la santé et demande que ses formateurs passent un concours s’ils veulent être titularisés. L’éducation nationale offre de nombreuses formations de Bac pro et d’AP, surtout en Ile de France, trois IFSI et seulement une école de puéricultrices.

 

Les activités du formateur 

 

L'analyse des besoins

Il s’agit d’une activité peu nommée et décrite qui fonde pourtant l’enseignement professionnel. Elle a pour but d’avoir une connaissance précise des métiers exercés par les professionnels dans leur réalité et leur actualité mais aussi dans leur idéal et leur projection dans un avenir plus ou moins proche. L’analyse des besoins pour un formateur consiste à :

  • Observer et analyser le travail réel
  • Évaluer si la formation est en adéquation avec les besoins
  • Mesurer l’écart entre travail prescrit et travail réel (essentiellement en formation continue)
  • Anticiper les évolutions des métiers par la connaissance des recherches en cours et l’évolution des techniques
  • Se tenir au courant de l’évolution des contextes réglementaires et institutionnels

Cette activité d’analyse de besoins est surtout développée par les formateurs en formation continue.

Pédagogie

La pédagogie professionnelle relève de ce qu’on nomme de manière plus générale la pédagogie d’adulte. C’est une science encore jeune qui n’a pas défini tout son contour. Il en résulte un grand dynamisme et des recherches multiples sur la manière d’accompagner le développement des compétences professionnelles. L’activité pédagogique consiste en :

  • Participation à la réflexion sur le projet d’établissement
  • Participation au recrutement des élèves
  • Ingénierie pédagogique (choix des méthodes pédagogiques les plus adaptées aux apprentissages programmés) des apprentissages théoriques et pratiques
  • Évaluation du dispositif de formation
  • Accompagnement de l’apprenant dans différentes situations
  • Face à face pédagogique
  • Recherche en pédagogie et création d’outils

Organisation, gestion et communication

La mise en œuvre du projet pédagogique nécessite tout un processus d’organisation pour aboutir à un dispositif pédagogique opérant, cohérent et évolutif. Il requiert d’animer un réseau de communication incluant les collègues, la hiérarchie et les personnels administratifs en interne, et les professionnels, les intervenants en externe. Parmi toutes les activités d’organisation et de gestion, les plus notables sont :

  • Planification des cours et des intervenants
  • Recherche et planification des stages
  • Gestion des différents types de dossiers, rapports et bilans
  • Gestion du matériel pédagogique

Outre la communication interne, le formateur développe des relations avec de nombreux professionnels. On retiendra, par exemple la communication avec :

  • les référents professionnels des différents secteurs d’activité de la profession
  • les collègues d’autres centres de formation
  • les différentes instances de tutelle
  • les associations professionnelles, de patients ou spécifiques à certains domaines
  • les employeurs
 

L’organisation des formations

En théorie, aujourd’hui, toutes les formations professionnelles sont organisées dans le cadre d’un arrêté de formation comprenant un référentiel de formation établi à partir des référentiels d’activité et de compétence spécifiques à chaque profession.

À ce jour, seules les formations d’aide-soignante, d’auxiliaire de puériculture et d’infirmière bénéficient d’un tel référentiel.

  • Pour les infirmiers, c’est l’annexe III de l’arrêté du 31 juillet 2009 ;
  • Pour les aides-soignants, c’est l’annexe III de l’arrêté du 22 octobre 2005 ;
  • Pour les auxiliaires de puériculture, c’est l’annexe III de l’arrêté du 16 janvier 2006.

Toutes les formations paramédicales fonctionnent sous deux tutelles :

  • Celle de l’ARS qui est une tutelle technique et réglementaire ;
  • Celle du Conseil régional qui est une tutelle financière.

Le statut de formateur

Il dépend totalement du type de structure au sein de laquelle il exerce.

  • Dans la fonction publique hospitalière, il a un statut de cadre de santé ou cadre supérieur de santé ;

  • Dans la fonction publique territoriale, il a également un statut de cadre de santé ou cadre supérieur de santé ;
  • Dans les institutions privées, le statut dépend de la convention collective appliquée dans l’établissement.

Dans ces trois cas, le formateur peut être titulaire, sous contrat ou vacataire. Le formateur peut exercer sous un statut d’auto-entrepreneur, il devra alors établir un devis pour chacune de ses interventions. Un contrat sera ensuite passé avec l’employeur et le formateur sera payé sur facture.

Les évolutions de carrière

L’évolution est d’abord en interne avec une progression dans les responsabilités confiées depuis la prise en charge de certains enseignements jusqu’à la coordination de promotions en passant par la gestion totale de séquences d’enseignement.

Puis, la carrière peut évoluer vers la fonction de directeur de centre de formation qui est conditionnée par l’obtention du diplôme de directeur de soins dans la fonction publique hospitalière.

Une autre orientation possible est celle de conseiller technique pour les écoles au sein des ARS.