Hospitalier

Les prises en charge hospitalières pédiatriques deviennent de plus en plus complexes :

  • En raison des problématiques rencontrées actuellement dans les services hospitaliers, qui allient, malheureusement, plusieurs facteurs : raréfaction du nombre de praticiens ; surpopulation aux urgences ; diminution du nombre de poste de soignants, de professionnels diplômés spécifiquement ; fermeture de certains services pour des raisons de sécurité et de coût.

  • En raison des situations familiales, sociales, environnementales qui influent sur la situation individuelle de chaque enfant, nécessitant un étayage des prises en charge.  

  • Et d’un point de vue technique, notamment en raison de la prise en soins de nouveau-nés en extrême prématurité.

La formation des infirmiers en soins généraux n’a pas pour objet de les former à la prise en soin spécifiques des enfants en milieu hospitalier, notamment dans les secteurs de soins très spécialisés. On sait pourtant qu’un niveau de formation (et d’excellence) plus élevé des infirmiers améliore la qualité, la sécurité des soins prodigués(5). Par exemple, les IPDE sont davantage en mesure de mettre en œuvre efficacement les soins d’urgences pédiatriques(6).

Pour autant, la réglementation actuelle reste peu contraignante concernant les services pédiatriques. Au sein des services de réanimation néonatale, la spécialité d’IPDE n’est pas un prérequis obligatoire. Aujourd’hui un infirmier « expérimenté en néonatalogie » peut y exercer sans durée minimale d’expérience professionnelle spécifiée (7). La situation est identique dans les autres services de néonatalogie(8) ou dans les unités d’obstétrique(9). La pédiatrie dispose d’un régime réglementaire encore plus large. En réanimation pédiatrique, pour toute une unité de soins, un seul IPDE doit être « membre de l’équipe », les autres membres infirmiers devant se spécialiser « dans la mesure du possible »(11,12).

Face à ces constats, le Défenseur des Droits a notamment indiqué dans son rapport de 2017 le besoin « d’encourager le développement de modules de formation aux urgences pédiatriques et d’assurer la présence dans les services d’un nombre suffisants de soignants spécifiquement formés à la prise en charge des enfants, notamment des puériculteurs et puéricultrices et des auxiliaires de puériculture »(2).

Enfin, le développement des pratiques avancées ouvre la voie à des compétences toujours plus poussées pour les IPDE, leur permettant un exercice professionnel spécifique à l’interface du corps infirmier et médical. Nous pourrions citer pour exemple la présence effective dans les services de soins anglo-saxons d’infirmiers « pédiatriques » pouvant, via la pratique avancée, se spécialiser dans des secteurs spécifiques (néonatalogie, pédiatrie…). Ils réalisent des actes tels que l’intubation, la pose de drains pleuraux, de cathéter centraux, participent au diagnostic et prescrivent notamment des examens complémentaires ou des thérapeutiques spécifiques.

5.   Claudet I, Marchand-Tonel C, Micas N, Darles C, Grouteau E. Urgences vitales de l’enfant : évaluation des capacités des infirmières et puéricultrices à mettre en oeuvre les gestes d’urgence et de réanimation. Ann Fr Médecine Urgence. 1   mars 2012;2(2):78‑83. 
6.   Code de la santé publique - Article D6124-61. Code de la santé publique. 
7.   Code de la santé publique - Article D6124-56. Code de la santé publique. 
8.   Code de la santé publique - Article D6124-48. Code de la santé publique. 
9.   Code de la santé publique - Article D6124-34-4. Code de la santé publique. 
10.   Code de la santé publique - Article D6124-34-5. Code de la santé publique. 
11.   La pratique infirmière de niveau avancé en soins néonatals. Paediatr Child Health. avr 2000;5(3):183‑7. 
12.  UniversityCollege London Hospitals NHS Foundation Trust. Working as an Advanced Neonatal Nurse Practitioner (ANNP) [Internet]. [cité 8 mars 2018]. Disponible sur: https://www.youtube.com/watch?v=sfBqKAFyDXw